Les centres commerciaux et le cross-canal

Au propre, comme au figuré, les centres commerciaux font partie du paysage français depuis le début des années 70. Ils représentent aujourd’hui environ 1 500 sites pour 12 millions de m²* sur le territoire national.

Dans un contexte actuel de consommation en berne, la fréquentation de ces temples du commerce ne semble pas trop souffrir, encore tirée par les locomotives que sont les grandes enseignes alimentaires. Bien évidemment, les foncières, ces sociétés qui construisent et exploitent les centres, ont pris le train du cross-canal tout en gardant en tête leur vocation première : aider les commerçants à vendre.

Si, aujourd’hui, les centres commerciaux sont présents sur Internet, ils le sont encore souvent à travers des sites web à vocation purement informative. Une des évolutions qui se dessinent consiste à orienter ces portails vers plus de services cross-enseignes. Interroger un magasin sur la disponibilité d’un produit, le commander et le retirer en point de vente, le tout via le site web du centre commercial ? Pourquoi pas, à condition que les démarches des enseignes et des centres ne se parasitent pas et que les commerçants eux-mêmes se donnent les moyens d’alimenter le dispositif.

Cette dynamique cross-canal laisse entrevoir un centre commercial qui deviendrait une véritable plaque tournante du commerce de détail. Retraits d’achats effectués en ligne, achats en magasins physiques, drives, et, pourquoi pas, transactions entre particuliers : ces types de flux sont appelés à se diversifier. La géolocalisation jouera un rôle central dans ces évolutions, comme nous l’évoquions ici même.

Il semble donc que les centres commerciaux et autres « retail parks » aient encore de beaux jours devant eux et se projettent au-delà de l’actuelle crise économique, dans une vision à long terme propre à l’immobilier.

*LSA – juin 2013