Donner son avis sur un service ou une boutique via un site internet ou une application, ce n’est pas nouveau. Obtenir une réponse du commerçant en question, c’est plus étonnant, et c’est le principe de CritizR.
Que cela soit à cause d’un vendeur trop pressant qui vous fait perdre votre calme, une file d’attente trop longue qui vous fait louper votre train, ou un restaurant où les plats sont presque froids lorsqu’ils sont servis : on a tous voulu un jour « dire deux mots au patron » et être entendu. L’application Critizr, bien plus qu’une banque de commentaires (comme Yelp), propose de non seulement donner son avis mais aussi qu’il soit ensuite transmis au gérant visé. Cela concerne d’ailleurs autant les boutiques que l’administration. Libre ensuite à l’entreprise ou le service public concerné de répondre ou non, mais lorsque la résistance est trop forte, Critzr sait se mettre en scène. L’exemple le plus probant est le refus par la SNCF début 2014 de répondre à 357 commentaires envoyés par Critzr, justifiant qu’ils n’étaient pas envoyés par courrier. Les 357 commentaires ont donc été imprimés, puis envoyés par la poste, de quoi embarrasser un peu plus le service client.
Et le principe marche très bien : l’application, disponible sur Android et iOS a dépassé les 125 000 téléchargements et la start-up Critizr a levé 400 000 euros de fonds en Mai 2013 pour agrandir ses équipes et développer son activité. Mais ce qui attire d’autant plus les regards, c’est la rapidité avec laquelle la société a réussi à vendre son produit au géant Carrefour, pour un prix de 200 euros par mois et de 40 centimes par réponse. Autant dire, une goutte d’eau par rapport au budget d’un sondage dans un grand institut, mais une nouvelle voie pour étendre la popularité et les revenus de l’application (Auchan et Mc Donald’s seraient intéressés). C’est bien un signe qu’il est finit le temps où l’on critiquait en rond.
